A BISTO DE NAS : LE FRANCAIS PARLE DANS LE SUD-OUEST
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Date de création : 05.07.2010
Dernière mise à jour :
05.07.2010
3 articles
Merci aux amis et parents qui par leur langage coloré m'ont permis de réaliser ce dictionnaire ainsi qu'aux lecteursd'Avé plaisiretd'A bisto de Nasqui, fâchés de voir que leur vocabulaire préféré ne figurait pas dans ce lexique m'ont encouragé à suggérer un addenda !
Merci donc à :
Arquier Robert-Paul (31 St-Germier) |
Astruc Aimé (31 St-Alban) |
Azéma Jeanine (34 Moulès et Beaucels) |
Bagioli Régine (82 Grisolles) |
Baitnès Bruno (11 St-Couat-d'Aude) |
Banel Liliane (31 Toulouse) |
Barthélémy Marcel (81 Florentin) |
Batigne Josette (31 Lapeyrouse-Fossat) |
Beauville Raymond (31 Toulouse) |
Bedos Mme (31 Villefranche de Lauragais |
Bellard Jean (57 Rozerieulles) |
Benoit Aude (81 Lavelanet) |
Bergonnier Jacques (31 Toulouse) |
Bézard Jacqueline (31 Pibrac) |
Bonnarel Jean (396 Arbois) |
Bories Bénédicte (31 Toulouse) |
Bou Françoise (31 Toulouse) |
Boulbes Raymond (09 Pamiers) |
Bourdet Jean (64 Bayonne) |
Bouzigues Monique (65 Bazordan) |
Boyals Henri (31 Toulouse) |
Bru Maurice (31 Toulouse) |
Cabos Jean-Louis (31 Aussonne) |
Carenini Mme (31 Landorthe) |
Caster Bertrand (31 Toulouse) |
Caussé Valérie (31 Toulouse) |
Cros Louis (81 Albi) |
Curan Paul (65 Lanemezan) |
Dandine Nicolas (47 Villeneuve-sur-Lot) |
Dellac Jacques (82 Malause) |
Deltell Sylvie (31 Launaguet) |
Ducasse Odile (93 Villemomble) |
Dufaud Christian (82 Montauban) |
Dupuy Aline (31 Toulouse) |
Duran Bernard (31 Blagnac) |
Estingoy M. (31 Toulouse) |
Gabrielli Régis (31 Aucamville) |
Garel M. et Mme (34 Montpellier) |
Gautran Marcel (81 Albi) |
Gibert Christine (82 Montauban) |
Gontier J-Claude (81 Gaillac) |
Grand Florence (31 Toulouse) |
Guillemain Michèle (18 Culan) |
Lacombe Paul et Jackie (34 Montpellier) |
Lacoste Madeleine (31 Villemur-sur-Tarn) |
Lagarde Famille (11 Villesiscle) |
Laujol Jacques (47 Agen) |
Laurine Jean (11 Arzens) |
Lescouzères JeanPaul (47 Marmande) |
Lucas Gilbert (Mme) |
Lustri Marie-Christine (62 Arras) |
Macary Huguette et Etienne (82) |
Mader Georges (31 Toulouse) |
Magni Paul et Josette (32 Lourties-Monbrun) |
Mazel Hervé (31 Toulouse) |
Mongis Jean-Marie (37 Tours) |
Morales Maurice (47 Vianne) |
Motta Emile et Colette (31 Toulouse) |
Ouhiaya Lucienne (31 Toulouse) |
Pasquier Christine (31 Bouloc) |
Pasquier Hortense (12 Mouret) |
Pasquier Paulette (31 Fenouillet) |
Pasquiès Marie-Hélène (31 St-Orens-de-Gameville) |
Peccola Mme (11 Caunes-Minervois) |
Pech Benoît et Nathalie (69 Lyon) |
Pech Xavier (31 Caraman) |
Penou Odette et Raymond (82 Montauban) |
Pin Claudie (31 Auterive) |
Pinson Gérard (971 Mayotte) |
Pomarède Claudia (Billère) |
Ramade Christine (Derrot) |
Ramière Serge (81 Mazamet) |
Renou Odette et Raymond (82 Montauban) |
Riffard Dr. (31 Toulouse) |
Roda Danielle (91 Yerres) |
Rouan Raoul (31 Toulouse) |
Rouquette Mme (81 Lavaur) |
Séguéla Christian (09 La Tour-du-Crieu) |
Souque André (09 St-Girons) |
Thuries Georgette (31 L'Union) |
Tourneux Isabelle et Christophe Riche (31 Toulouse) |
Trémolières Sandrine (81 Albi) |
Turon Dominique-Henriette (64 Nay) |
Turon-Clavère Marie-Hélène (65 Viella) |
Vanin Elvire (31 St-Gaudens) |
Vavassori Éliane (31 Fenouillet) |
Viacesses Serge (81 Albi) |
Villeneuve Robert et Claudine (31 Pibrac) |
Vincent-Viry Rolande (31 Toulouse) |
A
à, au, aux
Dans le parler méridional populaire les prépositions sont employées différemment du français académique. La plupart du temps la phrase méridionale est un calque occitan. La préposition àconstitue un bon exemple d'emprunt à la langue du Midi.Ø1. à : dans. - Mais tu n'habites pas à la rue Alsace, toi ? : ... dans la rue Alsace (ou simplement : ...rue Alsace). - Tê ! Mets-toi ces dix euros à la poche et ne dis rien à personne: ... Mets ces dix euros dans ta poche... Ø2. àrajouté. - Le voisin, il a perdu sa femme, je ne pouvais pas faire àmoins que d'aller à l'enterrement... quand bien même on est fâché depuis quarante ans !: ... je ne pouvais pas faire moins que d'aller... Ø 3. S’emploie devant le c.o.d. de personne ou d’être animé, en Gascogne et midi toulousain.- Tu m’emmèneras àmoi, à la pêche, un jour ? - Tu m’emmèneras, moi... ? - Je vous quitte en vous embrassant bien fort à tous, ainsi qu’àtatie Louisette. - ... en vous embrassant bien fort tous, ainsi que tatie....) - Ça te regarde à toi ? - Ça te regarde, toi ?(NB.esp. La prép. a est présente devant le complément d'objet de personne ou d’être animé : Veo a mi padre ; la persona a quien veo). Ø4. à rajouté aussi : - Je l’entends tout le temps à se plaindre !- ...tout le temps se plaindre. Ø5. A carnaval, à Toussaint, à Noël. -Le jour de carnaval, à la Toussaint, à la Noël. Ø6. - A tant qu’à (que) faire, tu aurais pu aller voir ta tante... - Tant qu’à faire... Ø7. - Ça a goût àbrûlé :Ça a un goût de brûlé. - à : de. - Elle est en état cette voiture, eh ! En plus elle est chaussée àneuf !... chaussée de neuf. - Et qui c'est celui-là ? C'est pas le fils à Lucien ?: .... le fils de Lucien. (Notons que cette manière de parler n'est pas exclusive du Midi de la France). -Ouh ! Mais tu t'es levé bien à bonne heure ce matin ! Tu vas aux cèpes ou quoi ?: ... bien debonne heure… cueillir des cèpes - au, aux -.Beaucoup plus employée dans le Midi que dans le parler standard. - Dimanche je vais au ski à la Mongie / je vais aux champignons / je vais aux boules :... je vais faire du ski... / cueillir des champignons / jouer à la pétanque.Ø8. par : - Je perds les cheveux à poignées: … par poignées.
abarréjadis
n.m. -Fouillis. - Viens m’aider à chercher cette facture que je cherche depuis demi-heure ; j’y comprends plus rien moi dans cet abarrejadis que tu m'as mis sur ce bureau ! (De l'occ. abarrejar : mélanger et abarrejadis : pêle-mêle, confusion, foule). cat. barrejadissa: méli-mélo, salmigondis et esp. barajar : mélanger les cartes. Voir rébourdéler.
abastardi
adj et part.pass.Abâtardi. Se dit des bêtes et des plantes qui, par mélange de race ou d'espèce, dégénèrent. (De l'occ.abastardir).
abat-d'eau
expr.Averse. - Il vient de te tomber un abat-d'eau, canaille de sort ! J'avais que les dents à l'abri ! cat. batèc d’aigua,ital.acquazzone,esp. aguacero.Voir chagat, délaouatz, faysses, gouttes, liabas, plèje.
abattage
n.m.Engueulade. - Le patron aujourd'hui il a la ruque. Je viens de me prendre un abattage parce que je suis arrivé en retard, con ! Je te dis pas !Voir buffée, soufflon.
abélugué
adj.Vif, éveillé, comme une "bélugue" ou comme une étincelle. - Il est drôlementabélugué, le petit. Si les petits cochons ne le mangent pas…(De l'occ.beluga [pron. bélugo] étincelle). Voir bélugue, esbérit.
abonde
expr. Porter abondeØ1. Faire du volume.- Tê ! Je vais faire des monjettes à midi, parce que ça au moins, ça porte abonde !(On dit aussi - Ces pâtes sont économique, elle abondent). Ø2. Rapporter. - Oh ! Lui, raï, il fait un métier qui porte abonde. (De l'occ. abondar[pron. abondà]). NB.:cat. & esp. abundar,ital.abbondare: abonder.
abouquer
v. tr. Renverser, verser. - Qu’est ce que tu as fait à la voiture malheureux ? - Eh bé en passant le petit pont, j’ai abouqué.(En occ. abocar[pron. aboucà]) cat. abocar: même sens. esp. volcarVoir bourquer, décaniller, tomber, verser.
abracadis
n.m.Morceaux de côtelettes. (De l'occ. abracar:raccourcir, couper, trancher). Voir abraquer.
abraquer
v.Couper, notamment les ailes des poules pour ne pas qu'elles grimpent aux arbres. (De l'occ.; abracar : raccourcir, couper, trancher). Voir abracadis.
abronder (s')
v.réfl. Déborder pour un liquide. - Attention, le lait vas’abronder.(En l'occ.abrondar). Il existe à Toulouse un groupe de jazz dont le nom est Loule Sabronde (L'oule s'abronde : la marmite déborde). Voir asounder.
acaséler
v.Entasser n'importe comment. - Bon, les cageots, là, tu les acasèles au garage, on les arrangera après !(de l'occ. acaselar : empiler, mettre l'un sur l'autre).
accrocher
Voir attraper.
achever
v.Ø1. expr. - Il achève d'en prendre : Il va de plus en plus mal, il est de plus en plus détraqué (de la tête ou d'ailleurs). Voir prendre, finir.Ø2. expr. Achevez d'entrer !: Se dit lorsqu'on reçoit des hôtes sur le pas de la porte. L'enthousiasme des retrouvailles fait que la discussion commence alors même que l'on n'a pas encore mis les pieds dans la maison. C'est alors que les hôtes s'exclament : - Mais achevez d'entrer ! (Vous êtes déjà un peu entrés chez nous, mais vous n'avez pas tout à fait fini ! Vous n'allez tout de même pas en rester là). (Calque occ. acabatz d'entrar).
acouder
v.Tasser. Se dit de la pâtisserie mal levée. Cette fouace de Villecomtal, je l’aime moins que les autres, elle toujours un peu acoudée. (En occ. acodar ou acodir[pron. acoudà ou acoudí]).
acuiouler
Ø1. expr.Le temps est acuioulé: le temps est bouché. (De l'occ.aquiular).Ø2. S'acuiouler : voir atchouler.
adichatz
interj. et n.m.Mot occitan. Adieu, bonjour ; au revoir. - Allez, adichatz ! A la prochaine ! (En occ. adieu-siatz, adessiatz, adissiàs,m. à m. soyez avec Dieu. Forme respectueuse de saluer répondant au vouvoiement).
adieu
interj. et n.m.Ø1. Bonjour ! Salut ! (S’adressant à quelqu’un que l’on tutoie, en arrivant). - Et adieu ! Tu vas bien ?Ø2.Au revoir ! (S’adressant à quelqu’un que l’on tutoie, en partant). - Allez, adieu et... porte-toi bien !Ø3. - Si je vais lui parler, tu crois qu’il m’écoutera ? - Oh ! adieu ! C’est trop tard, maintenant ! - ... n’y compte pas ! (En occ. adieu[pron. adíou]).
afargué
expr. Être mal afargué: être mal attifé. Voir arranger, braguer, débraguer, dégaillé, dégargaillé, déjarguer, despapatché, despipadé, ensacher, fargué, jargué, marquer.
afart
n.m.Gros repas. - Tu es allé au banquet des anciens combattants ? - Oui ! On s’est mis un de ces afarts,attention ! (De l'occ. afart) cat. afartar-se de manjar,même sens ;esp. hartar : gorger, rassasier. Voir assadouler, bâfras, farnac, hart, hartère, rabaner, sadoul.
agace
Voir agasse
agacis, agacits
n.m.Cors au pied. - Ouh ! Je sens que le temps va changer. Mes agacis me font souffrir. (De l'occ. agacin[pron. agací]). Voir crébère, foutu, lancer, mal (avoir du), patchaque, pét de travers, pierres (souffrir les), poutingue, requinquiller, tras.
agafer
expr.Se faire agafer : se faire mordre par un chien. (De l'occ.agafar : accrocher ; prendre ; attaquer. - Facteur c'est dangereux comme métier, tu peux te faireagafer trente fois par jour si t'y fais pas gaffe !
agafou, agafaròt
n.m.voir bourrichon, gafarou.
agalouf
n.m.Vorace, morfale. Voir aganit
aganir
v.Crever de faim, ne pas avoir assez à manger. - Dépêche-toi de servir la soupe, qu'on est en train d'aganir ici !(De l'occ. aganir : exténuer, épuiser).
aganit
n.m. et part. pass. Ø1. goinfre ; mauviette, chétif, avorton. - Regarde-moi cet aganit ! On dirait qu’il n’a pas mangé depuis trois semaines ! /Il vaut mieux crever sadoul qu'aganit !: il vaut mieux crever repu qu'affamé. cat. aganat: affamé.Ø2. Epuisé, éreinté.Ø3. adj.Se dit d'une récolte qui n'est pas très abondante : - Le blé a pas donné cette année, il est tout aganit !Voir crébadis, escaner, gagner, ganit, hart, hartère, mascagner.
aganter
v.Ø1. Attraper, choper : - Les élèves qui tustent doivent faire gaffe de ne pas se faire aganterpar le prof, sinon c'est l'exclusion immédiate et un zéro à la clé !Ø2. Voler, chaparder. Il y a du monde ici, macarel ! Fais gaffe de pas te faire aganter !(De l'occ. agantar: saisir, empoigner, atteindre).
agaoumít
Adj.Aliment vieux, qui a un goût légèrement moisi. - Ce cake, il est un peu agaoumít, tu trouves pas ? - Tu parles ! C'est normal ça fait une semaine que tu le traînes au frigo !(de l’occ. engaumit : odeur de renfermé).
agasse
n.f.Pie - Ce gosse, il ne fait rien à l’école ! Sa mère, la pauvre, elle ne sait pas ce qu’elle va en faire ! - Oh bé, qu’est ce que tu veux qu’elle en fasse ? C’est pas avec les agasses qu’on fait des cocuts ! (De l'occ. agaça[pron. agàsso]). Expression occitane : Las agaças fan pas de cocuts : Les pies ne font pas de coucous (Tel père tel fils, tels parents tels enfants ; on ne peut guère espérer de lui). / -Ils se ressemblent comme le cocut et l’agasse : Ils ne se ressemblent pas du tout. Voir cocut. cat. garsa, ital.gazza.: pie.
agraner
v.Agrainer, amorcer en lançant à l'eau des asticots par poignées pour attirer le poisson. Lancer du pain aux oiseaux ou à la volaille. (De l'occ. agranar).
ahiquer (s')
v.Avaler de travers. On dit que l'on s'ahique quand "le manger" passe par "le trou du dimanche" au lieu de passer par "celui de la semaine", à savoir l'œsophage. En gasc. ahicar) Voir s'engastouiller, s'escaner, s'estouféguer.
ahisquer
v. Énerver, embêter, exciter, irriter. - Tu ferais bien d'arrêter d'ahisquer ce chien ; Tu verras qu'il finira par te gnaquer ! (Du gasc. ahiscar).
aider
expr.Aider à quelqu’un : aider quelqu’un. - Il faudrait que j’aille lui aider à rentrer le bois avant qu’il fasse nuit. (occ. ajudar a[pron. ajudà]) esp. ayudar a alguien,même sens.
aïgoulé
adj.Aqueux. - Cette soupe est un peu aïgoulée ! : Soupe dans laquelle on a mis trop d'eau. Une "aillade", en quelque sorte. (De l'occ. aigolar : devenir aqueux). cat. aigualós.esp. aguado.Voir aillade.
aïgue-boulide
n.f.Tourrin à l'ail léger. - Bon ! Après ce qu'on à mangé à midi, ce soir tout le monde à l'aïgue-boulide et au lit ! (De l'occ. aiga bolida/bolhida [pron. aïgo boulido/bouillido] : eau bouillie). Voir tourrin.
aillade
n.f Ø1.Potage très liquide. - C'est de l'aillade cette soupe, je m'en vais faire chabrot moi !(De l'occ. aiga, eau).Ø2. Volée, raclée. - Arrête un peu, eh !... pasque depuis le temps que je te la promets ta volée, tu vas te prendre une aillade que tu vas t’en souvenir, eh !(De l’occ. aigada, averse).
aillét
n.m.Pousse verte de l’ail nouveau. - Au printemps on aime bien manger quelque aillet. A ce qu’il paraît que ça fait du bien pour la santé. Si t'as la tension basse, ça te la fait remonter ! (En occ. alhet [pron. ailliét] lui même de alh).
air
expr.Ø1. Avoir un air de : ressembler un peu. - Il a un air de son père : il ressemble un peu à son père. (De l'occ. aver un aire).Ø2. expr. Avoir un air de deux airs : avoir un air narquois - Celui-là, je ne l’aime pas, avec son air de deux airs... (De l'occ. un aire de dos aires).
aise
n.f.Ø1. - Je viens t’aider parce que je vois que tu fais à mal aise ! (ou tu fais mal aise):... je vois que tu es mal à ton aise (pour travailler). (Calque occitan : a mal aïse). Ø2 - Je marche à mal aise avec mes nouveaux souliers. : …mal à l’aise...Ø3. - J’ai eu un à-mal-aise, ce matin. Il a fallu que j’appelle la doctoresse ! - ... un malaise. Voir amalaise, plaire (se, s'en).ital.a disagio.
ajaser (s')
v.Se terrer, se blottir comme un lièvre au gîte (De l'occ. se ajaçar : se coucher, s'étendre, sur la litière, se gîter, se mettre en place).
alabéts
adv.(Mot occ.). Alors ; cette fois ; à ce moment ; dès lors. - Après s'être salué on dit "alabéts ?" (alors ?), attendant une information sur le cours de la vie, la santé, etc. - Alabéts, qu'est-ce que tu racontes ?
alambiqueur
n.m.Distillateur, fabricant d'eau de vie. Autrefois l'alambiqueur s'installait pour plusieurs jours dans la ferme la plus proche du village ; chaque paysan lui apportait alors son vin, ses poires ou ses prunes afin d'obtenir l'eau de vie nécessaire à la consommation annuelle. Voir barral, barricou, Bourrou (St-), couler, farlabique, gabel, pintou, riquiqui.
alicuit
n.m. - L’alicuit se fait avec des abats de volaille, des carottes et des pommes de terre. (Mot occ. alicòt, francisé. Du fr. aligoter : couper en morceaux).
aligot
n.m.Spécialité aveyronnaise, (mais aussi du Cantal et de la Lozère) à base de pommes de terre en purée mélangée à de la tomme et de la crème fraîches. L’aligot doit filer quand on le sert. - A ce qu'il paraît qu'il le font bon l'aligot, à Aubrac ! - Ah oui ! Chez Germaine ! (En occ. alicòt, aligòt).
aller
expr. Y aller:Ø1. - Crois-moi que le pastis le dimanche matin, ça y va, eh !: ... on en boit en grosse quantité. / - Quand il travaille, lui, il y va, crois-moi ! : Il n'y va pas de main morte.
Adichatz brava gent !
Vous trouverez ici quelques-uns des mots et expressions les plus employés dans le parler familier du Sud-ouest de la France.
La langue du Sud-ouest de la France est bien entendu, à la base,L’OCCITAN. Il faudrait y rajouter le basque et le catalan, mais ces deux langues n’ont pas été prises en compte en tant que telles dans l’élaboration de ce lexique.
Chacun sait que l’occitan bien que défendu et protégé comme une espèce en voie de disparition, n’est hélas plus parlé de manière naturelle, que par de rares locuteurs âgés, par quelques militants des instituts spécialisés, par deux ou trois journalistes de la chaîne régionale de télévision et enfin, de manière occasionnelle, par les professeurs et élèves des calandrettes .
En Espagne par exemple, les langues régionales comme le catalan, le basque ou le galicien ont leur enseignement, leur presse, leur(s) chaîne(s) de télévision captées par satellite dans le monde entier. Journaux, films, séries et spots publicitaires sont émis dans ces langues sans qu’intervienne le moins du monde la langue nationale, sauf si le reportage porte sur un événement extérieur à la communauté linguistique, ou bien sur le reste de l’Espagne, auquel cas la langue est traduite au moyen de sous-titrages.
La France n’a pas eu de politique linguistique similaire. Ici, quand on propose par exemple de traduire modestement les noms de rues d’un village en occitan, on répond souvent que ça coûte cher après avoir émis un regard interrogateur : pour quoi faire ?
La France vient de reconnaître les langues régionales dans la Constitution au titre du patrimoine national (enfin ! le 23 mai 2008). Mais est-ce le moment ? Oui bien sûr il n’est jamais trop tard, on ne va pas porter le coup de grâce aux langues régionales à l’agonie ! Mais pourra-t-on revenir en arrière, faire que les Occitans parlent leur langue au quotidien ? (Occitan, parla ta lenga ! Es fotut ! disent déjà certains). Mais beaucoup ne baissent pas les bras, ne les baissons pas non plus !
Le propos de ce dictionnaire, pour la troisième fois est de constater que, malgré cette défaite de la langue d’OC face à l’armada victorieuse de la langue d’OÏL, l’occitan a laissé dans le français parlé dans le Sud-ouest des traces bien visibles ou plutôt bien audibles. Des mots d’abord, puis des expressions, un accent, un rythme et des tournures propres. Bien sûr ce parler ou cette manière de parler franco-occitans tendent à disparaître, remplacés par un français standard véhiculé - ou involontairement imposé - par les migrants – ingénieurs, étudiants, techniciens, ouvriers, employés ou retraités venus de tous les coins du pays et de l’Europe – que les trois métropoles de Bordeaux, Toulouse et Montpellier attirent chaque année davantage.
Cette normalisation ou standardisation de la langue nationale a conduit les plus vieux ou les plus enracinés dans ce “Méridion “, la diaspora éloignée de la terre natale (del Païs) ainsi que les plus nostalgiques, à se raccrocher au parler de leur enfance, celui de leurs aïeux et à vouloir en ressentir la saveur oubliée. Ainsi emploiera-t-on sciemment ou inconsciemment des mots ou des tournures entendus en occitan et que l’on aura francisés, afin d’apporter au français de tous les jours une empreinte familière.
Alors pour sourire ou pour un complément d’expressivité on dira, “Je te me suis espatarré devant tout le monde ! J’avais pas l’air couillon, tê !”, ou bien “Dis-moi, toi qui t’y entends, elle mesure combien cette chambre, à bisto de nas?” ou encore “Ouh ! Je sens que le temps va changer, mes agacis me font souffrir”.
Certains par contre croiront parfaitement parler français en disant “Zut, j’ai tombé le stylo”, “Quitte-toi le pull si t’as trop chaud”, “Donne-moi-s-en un”, “Putain, con, il y a un de ces roulages sur le périf ce soir”, “Le panier que tu cherches, il suspend dans le garage”, “Va lui aider à mettre la table”, “Tu l’as remerciée à mamie, toi ?”, “Tu as vu que tu t’es mis de la terre par les pantalons !”, “Mets-toi le chapeau, que tu vas m’attraper un coup de soleil !”, “Depuis qu’il est parti je le trouve de manque”… Sans parler de la chocolatine et autre poche des commissions qui sont maintenant connues dans le pays tout entier au même titre que la wassingue et les biloutes du Nord-Pas-de-Calais.
Les mots et expressions que l’on trouvera ici sont le fruit d’une moisson patiente effectuée sur une trentaine d’années. Les plus nombreuses sont celles que j’ai entendues prononcer autour de moi, dans mon enfance surtout, et au cours de mes périples dans les régions du Sud-ouest . On a pu en lire dans Avé plaisir, puis dans A bisto de nas et La Bise et l’Autan. Depuis, les lecteurs déçus de ne pas trouver leur lexique préféré dans ces trois ouvrages m’ont abondamment approvisionné en expressions de leur “pays”. Chaque fois que celles-ci pouvaient trouver une paternité occitane dans les dictionnaires de Louis Alibert, en ce qui concerne le LANGUEDOCIEN, et de Simin Palay pour ce qui est du GASCON, elles ont trouvé leur place dans le nouveau lexique que vous avez sous les yeux.
Nombreux seront les lecteurs qui “trouveront à redire” car LEURS mots n’y sont pas. Mais comment réaliser un lexique exhaustif avec des mots qui n’existent dans aucun dictionnaire, des mots fabriqués de toute pièce à partir du “patois ” ? Alors on pourra chipoter sur TOUT, sans hésitation car si ici on dit chaoupiner, là on dira tchaoupiner. Ici atchiouler, là-bas atchouffer. D’un côté milo diou, de l’autre mila dious ou même milo ditz !
A un moment donné, il a fallu choisir. J’ai choisi. Arbitrairement ? Les dictionnaires occitans m’ont encouragé à garder ceci et à laisser cela. D’autres mots apparaîtront à un autre moment. Car si la plupart sont connus dans la région entière, certains sont employés uniquement au sein de certaines familles ou de certains villages. Mais ne faut-il pas les préserver aussi de l’oubli ?
En feuilletant cet ouvrage chacun pourra dire de tel ou tel mot: “Ça y est !” ou “Ça n’y est pas!”. Mais que chacun se rassure : il y aura toujours quelque autre lexique “par-là” qui les mentionnera, tant la nostalgie de l’époque où l’on employait vraiment ce vocabulaire est forte, se répand et fait fleurir les multiples “dictionnaires-albums-souvenir” aux six coins de l’Hexagone.
Bernard VAVASSORI